Le ministre américain de la Santé, Robert F. Kennedy Jr, a licencié tous les membres d'un comité scientifique essentiel, qui conseille les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) sur la manière d'utiliser les vaccins, s'engageant à les remplacer par son propre personnel.
Cette décision a été condamnée par de nombreux groupes et par les principaux médecins du pays, qui estiment qu'elle risque de compromettre l'utilisation future des vaccins aux États-Unis.
Tom Frieden, président-directeur général de Resolve to Save Lives et ancien directeur du CDC, accuse Robert F. Kennedy Jr. de "politiser" le comité consultatif sur les pratiques de vaccination (Advisory Committee on Immunisation Practices, ACIP), avertissant que cette décision pourrait saper la confiance du public, établie au fil d'années d'engagement et de travail acharné.
"Nous considérerons cela comme une grave erreur qui a sacrifié des décennies de rigueur scientifique, sapé la confiance du public et ouvert la porte à des théories marginales plutôt qu'à des faits", ajoute-t-il.
Toutefois, Robert F. Kennedy Jr affirme que la décision a été prise sur la base du mérite, car plusieurs membres avaient selon lui de nombreux conflits d'intérêts lorsqu'ils occupaient un poste au sein du conseil d'administration.
Bien que le comité ne soit généralement pas considéré comme un organe partisan, tous ses membres actuels ont été nommés par l'ancien président Joe Biden.
Le ministre américain de la Santé a déclaré dans une tribune publiée dans le Wall Street Journal que l'administration Trump n'aurait pas été en mesure de nommer de nouveaux membres avant 2028 sans supprimer la liste actuelle.
"Un coup de balai est nécessaire pour rétablir la confiance du public dans la science des vaccins", affirme Robert F. Kennedy Jr.
Selon Tom Frieden, les mesures prises par Robert F. Kennedy Jr reposent sur de fausses allégations de conflit d'intérêts et constituent "une action dangereuse et sans précédent qui rend les familles moins sûres" en réduisant potentiellement l'accès aux vaccins pour des millions de personnes.
Georges Benjamin, de l'Association américaine de santé publique (APHA), est allé jusqu'à qualifier cette éviction de "coup d'État", tandis que Bruce Scott, de l'Association médicale américaine (AMA), a averti que cette décision pourrait entraîner une baisse des taux de vaccination et une augmentation des épidémies évitables.
Robert F. Kennedy Jr est depuis longtemps un fervent détracteur des programmes de vaccination et s'est fait connaître comme l'un des principaux militants anti-vaccins du pays, avant d'être nommé haut responsable de la santé aux États-Unis.
Le mois dernier, il a modifié les lignes directrices du CDC concernant le COVID-19, sans consulter au préalable le comité, en supprimant la recommandation de vaccination pour les enfants et les femmes enceintes, laissant ainsi la décision aux patients.
2025-06-10T05:27:34Z